L’Aunkai est une école ingrate. Notamment au début. Quand on doit tout reprendre à zéro. Et qu’on a l’impression qu’une montagne nous sépare entre notre sensei. Et pourtant c’est une école d’une richesse fabuleuse. Qui ouvre les portes sur un monde insoupçonné.
Pour qu’un nouvel élève puisse progresser et ne pas se décourager par l’incompréhension initiale et par son incapacité à utiliser son corps dans sa globalité il faut non seulement une bonne pédagogie mais des senpai correctement formés. Notamment dans le cas des anciens qui doivent faire attention sur la façon qu’ils ont à travailler avec les nouveaux.
C’est facile de se sentir fort et tentant de vouloir le montrer quand on maîtrise mieux son corps et la technique face à un débutant. Mais cela ne renforce que notre ego et n’aide en aucune façon ni l’un ni l’autre.
Prenons le cas concret d’un exercice, age-te (littéralement: lever les mains) où assis en seiza on saisi les poignets du partenaire pour empêcher qu’il les lève. Le partenaire qui subit notre saisie doit fléchir ses bras sans utiliser de force rigide pour nous déséquilibrer.
Si on empêche le débutant de lever les mains en résistant avec de la force, ou bien au contraire, si on enlève la pression qui l’immobilise afin qu’il puisse le faire facilement, cela ne lui apprendre rien. On doit utiliser l’intensité appropriée pour l’immobiliser afin de développer sa force et ses capacités.
Il n’y a que comme ça que l’élève pourra conscientiser son corps. Apprendre à lier les différents segments corporels. A créer progressivement une connexion qui l’aidera à former une structure au travers de laquelle la force pourra circuler de plus en plus librement.
Les senpai veillent à être des bon uke et s’efforcent à apporter l’assistance nécessaire au travail avec les débutants.
Le sensei quant à lui veille à une transmission correcte des techniques et reste attentif à la transformation de ses élèves.
Bonne pratique.