J’avais envie de partager avec vous quelques unes des réflexions de sensei que j’ai compilé au fil du temps.
On parle beaucoup de « modification d’utilisation corporelle » ces dernières années.
Et plus une expression est à la mode plus elle est utilisé à tout va. En Aunkai, on cherche par la pratique cette modification d’utilisation du corps. Car c’est l’un des buts de la recherche de Senseï.
Ça m’a toujours intéressé de savoir comment il était arrivé à créer une école, son école. Même si cette question à déjà été traité à ses débuts en France, j’ai l’ai quand même reposé. Voici sa réponse :
L’Aunkai est une méthode que j’ai créée en recherchant via les tanren des arts internes chinois et des koryu bujutsu japonais, afin d’en dégager les principes fondamentaux du corps humain.
En fin de compte ce n’est pas un problème d’école ou de style, mais de permettre à l’homme de développer l’énergie interne, et grâce à elle de bouger librement, de contrôler l’autre, avec l’idée d’utiliser le minimum de force possible et de produire le plus gros effet possible. L’idéal de l’Aunkai est de développer un tel corps capable de produire ces effets.
C’est pour cela que j’insiste si fondamentalement sur la position (s’asseoir, se lever, marcher). [Extrait tiré d’un échange en décembre 2015]
Senseï a une pratique explosive dans son expression et un côté yang très marqué et puissant. Mais, Il ne se contente pas de cela, il ne se repose pas sur ses acquis bien au contraire, il est en constante recherche, réflexion, évolution, afin de parfaire approfondir encore plus, polir « son outil, son art » tenter de le rendre parfait.
Il n’est pas figé, il s’adapte évolue, il est Bujutsu.
Mais le travail sur le corps ne se résume pas seulement via des exercices physiques. C’est avant tout un travail sur soi. Un travail en profondeur. Qui brasse, remet en question et nous pose devant l’évidence; y a des choses à corriger constamment.
Il y a une expression qui montre bien l’esprit des Bujutsu à l’origine « ce n’est pas la façon de faire qui compte le plus, mais la façon d’être » [Extrait de l’article « Réflexions de sensei » paru le 13/05/16]
La pratique change non seulement le corps, elle modifie également l’esprit. Et pour modifier son Moi profond il faut faire un travail sur soi. Mais pour cela il lui faut éviter les pièges de l’ego et l’effacement de son orgueil qui l’empêchent de tendre vers le but fixé.
Mettez l’ego de côté sans quoi vous ne comprendrez pas le fond de la pratique et vous passerez à côté de l’essentiel.
Quand ça bloque, essayez de ne pas retomber dans le classique « je me gaine, je me contracte » mais trouvez « le chemin en soi pour continuer à avancer librement.
C’est la seule voie possible pour aborder le côté interne d’Aunkai » [Propos tirés de la formation intensive d’octobre 2015]
Changer sa pratique pour modifier l’utilisation du corps passe par la compréhension des principes fondamentaux du corps humain. Et le corps retranché dans l’exactitude des principes le gouvernant change le mental et transforme l’adepte qui a su suivre cette voie.
Je repense à la citation de Paul Claudel « Le bonheur n’est pas le but mais le moyen de la vie » (la Ville 1893-1901) et relis les propos de sensei…