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Toute pratique demande un investissement profond si en y attends des résultats. Quels qu’ils soient.

Mais s’entraîner sans relâche n’est pas une garantie de bonne réussite.  Loin de là.

Oui, on va transpirer, on aura des courbatures. Physiquement on se sentira mieux et on s’illusionnera des progrès accomplis. Avant la douche froide devant le test et notre incompréhension des principes profonds de l’école.

L’entraînement engagé demande autre chose. Il demande plus que ça. Il nécessite la sensibilité, l’écoute corporelle. Il a besoin du flair.

Je suis touché par mes élèves qui me disent qu’ils sont content au début de chaque FI car le programme présenté corresponds à ce que nous avons entamé depuis quelques mois au dojo.

Et je leur réponds toujours la même chose; ouvrez les yeux! Regardez, sentez et allez toucher ce que sensei nous montre.

L’Aunkai est pour moi, si je devais trouver une image, comme une partie de chasse où il faut débusquer l’animal. Sans flair, on suit une mauvaise piste et on prend du retard. On perd la bête.

Mais il faut faire confiance à son flair sinon on finira par utiliser notre esprit cartésien et on se persuadera que la piste la plus visible et la plus compréhensible est la bonne.

C’est ce qui m’est arrivé à une étape de progression et j’en ai bien retenu la leçon.

Vous êtes curieux et voulez connaître l’anecdote? Ok!

Ceux qui pratiquent les arts martiaux japonais ou sont tout simplement curieux et passionné de la civilisation nippone, savent très bien que quand un mot emprunté à un vocable étranger est employé dans la langue japonaise, c’est qu’il n’a pas d’équivalent.

C’est ce qui m’as induit en erreur pendant plusieurs années et freiné dans ma progression à propos du terme energia. 

N’ayant jamais entendu sensei autrement qu’avec le mot energia à la bouche pour expliquer ce qui circule, sort au travers les membres et le corps. J’ai toujours cru qu’il s’agissait de l’énergie cinétique. Résultant d’un bon alignement structurel (angles et articulations) qui associé à la vitesse produisait un effet plus au moins prononcé.

L’ayant compris de la sorte, et réussissant à produire de l’effet chez les partenaires j’ai tout naturellement développé une pédagogie dans mes cours et stages autour de ce concept. En insistant et corrigeant toute personne me demandant si ça ne saurait être l’énergie (chi/ki) telle que employée dans les arts martiaux extrême-orientaux du type interne si je devais cataloguer les pratiques. Chose avec laquelle je ne suis pas d’accord mais c’est un autre sujet.

Mais au fond de moi l’appétit n’était pas comblé. Il me manquait quelque chose. Mais en « bon disciple » je ne me suis pas posé plus de questions.

Quelle ne fut pas ma surprise quand, suite au changement de traducteur pendant les stages, des termes comme dantian, tanden furent employés et associé au terme énergie!

J’ai tout naturellement interrogé sensei à ce sujet et sa réponse m’as fait comprendre beaucoup de choses: « je n’emploie pas le terme chi/ki car ces notions ont tellement été dévoyés que j’ai peur que mes élèves interprètent mal mes propos et prennent une mauvaise direction ».

Evoluant dans le milieu « martial » j’ai lu, vu, constaté beaucoup de dérive pseudo-ésotériques, parfois à la limite du sectaire et je m’en suis toujours méfié. Mais je dois avouer qu’à ce moment là, j’ai faillis lui en vouloir pour ce manque de précision.

C’était LA clé de compréhension qui me manquait pour aborder un nouveau palier dans ma pratique d’Aunkai et je suis plus que surpris des progrès réalisé depuis. Comme ceux de mes élèves également.

La morale de l’histoire est simple.

Sentez, éprouvez et appréciez les choses. Votre corps vous donne toujours la réponse à vos interrogations. Faites lui confiance. 😉

 

 

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