Je serais tenté de crier: « Non! Je ne suis qu’un être humain… avec ses humeurs et ses faiblesses»
Alors, permettez moi de vous faire partager mes pensées.
L’ennui, cet ennemi de la pratique.
(Déf.) Ennui : lassitude du à un manque d’intérêt ou à une activité monotone.
Qui d’entre nous ne s’est jamais confronté à l’ennui lors de sa pratique ?
Qui ne s’est jamais dit ; « non pas aujourd’hui, demain… » ?
Et combien sont-ils aperçus plusieurs semaines, mois, années après que la monotonie à freiné leur progression, si toute fois elle n’a pas contribué à arrêter tout simplement la pratique trouvée passionnante à ses débuts ?
Deux cas peuvent se présenter dans toute activité physique: la pratique dans un club, ou en groupe et la pratique solo.
Même si le premier cas semble être moins sujet à la lassitude pouvant résulter de la pratique, il est comme le second, assujetti au principal point reliant toutes les activités physiques: la motivation.
J’exclus de ma réflexion toute aide que je trouve parasitaire quant à la pratique d’exercices corporelles à vocation « martiale ». Je pense bien évidemment au mentorat sportif qui en est le signe des temps moderne (le lien était facile mais je n’ai pas pu m’en empêcher) Le mentorat n’est pour moi qu’une forme d’assistance, et d’assistance provisoire basé sur l’illusion de performances et de résultats à court terme. Assistanat payant bien évidemment. Dont la mission terminé laisse de nouveau « le pratiquant » face à lui-même.
Des études, des réflexions et des mises pratiques ont été réalisé et pratiqué à grande échelle sur le plan sportif et ceci dans tous les domaines pouvant toucher une performance quelconque. Et on entend bien souvent la motivation se voir définir sur deux critères principalement.
Je parle bien évidement de la motivation intrinsèque (sensations de bien être – connaissance acquise et à acquérir – l’accomplissement) et de la motivation extrinsèque (récompenses – reconnaissance sociale – besoin de challenge). Et même si une interaction des différents facteurs motive chaque personne bien spécifiquement, c’est la motivation qui prend en compte les facteurs internes qui à des chances d’être la plus durable.
C’est là que la réflexion du Wang Yang-ming, célèbre penseur confucianiste de la dynastie des Ming, dont la pensée fut grandement inspirée des principes d’hygiène taoïste et bouddhiste rejoins cette motivation interne et donne des pistes pour la pratique d’une discipline.
« Dans la pratique soutenue (gongfu 功夫) de l’étude, même à supposer que l’on ait réussi à se défaire de tout penchant, de tout désir de prestige et de profit, pour peu que l’on garde le moindre fil de pensée pour la vie et pour la mort, alors l’esprit tout entier ne pourra être parfaitement serein et délié. Les considérations sur la vie et la mort nous viennent avec la vie elle-même, aussi n’est-il pas facile de s’en défaire. Mais pour peu qu’on l’on arrive à voir au travers, à les transpercer de part en part, alors c’est l’esprit tout entier qui coule de source sans obstacle. C’est là l’étude qui va jusqu’au fond de la nature pour rejoindre le destin. »
(Histoire de la pensée chinoise, Anne Cheng)
Le choix personnel d’une discipline est très souvent le fruit d’une longue maturation et d’essais fructueux ou non. Et ce choix est d’autant plus difficile à assumer quand qu’il s’agit d’une discipline « martiale ». Le terme en lui-même impose l’idée d’une confrontation physique et les pratiquants se séparent en deux tendances ; compétitive ou traditionnelle.
Je ne développerai pas ici la distinction entre l’une et l’autre, ce n’est «ni le lieu ni le moment» mais les puristes saisirons la nuance appliquer dans cet article.
La durée de la pratique modifie la nature même de celle-ci en incluant l’élément « santé » plus au moins tôt dans le temps. C’est une constante inévitable à toute pratique investit dans la durée. Surtout si on admet le fait qu’au delà des 35 ans la pratique de combat réel, encadré par la réglementation en vigueur, décline et commence par apporter plus de choses néfastes que positives.
Ayant fait le choix d’une pratique austère comme Aunkai (la pratique de Yi quan, en tout cas tel que je la conçois, y est très similaire) le respect de la discipline prime en premier lieu. Pratiquer les mêmes exercices au quotidien n’est pas une chose aisée. Et pour dépasser la répétition rébarbative il faut rechercher à chaque fois une nouvelle façon de ressentir ce qui se passe à l’intérieur de nous, d’essayer d’aligner les articulations, de mettre en accord la mobilisation des chaînes musculaires. D’absorber, d’essayer de ressortir la force avec les mêmes principes. De le comprendre plus profondément, en triant les détails et les changements apportés à sa méthode d’entrainement tout en les respectant.
Même si les principes restent identiques, les méthodes d’entraînement évoluent avec les progrès accomplis, et chacun devrait essayer d’en pénétrer le sens plus profondément .
C’est l’été, les vacances alors…. promis! Demain je mettrais les bouchés-doubles! 😉