Vous trouverez ci-dessous un compte-rendu d’Allan, l’organisateur du stage grenoblois.
A LA DÉCOUVERTE DE L’AUNKAÏ A GRENOBLE
Suite à notre invitation, Kiaz, élève-instructeur d’Akuzawa Senseï, est venu animer un stage d’initiation Aunkaï à Grenoble au mois de décembre. Une vingtaine de pratiquants curieux et motivés, issus de cultures martiales variées (aïkido, taï-chi/dacheng, judo, ïaido), s’est retrouvée pour un moment d’échanges des plus enrichissants.
La thématique choisie était relativement simple, tout du moins sur le papier : apprendre à se tenir debout, apprendre à s’asseoir, apprendre à marcher. Ces notions fondamentales bien connues des pratiquants d’arts martiaux restent, malgré tout, très souvent évasives. Non pas que nous n’y prêtons aucun intérêt mais la plupart du temps, les habitudes de travail nous détournent de certains aspects importants de la pratique, jusqu’à nous les faire oublier. L’Aunkaï se caractérise, quant à lui, par une approche plus intimiste (orienté vers le ressenti de sa structure interne) et spécifique qui nous permet de découvrir voir redécouvrir des
principes fondamentaux, notamment pour les aïkidokas que nous sommes.
Kiaz nous a ainsi proposé des « tanren » propre à l’Aunkaï tels que « maho », « push-out », « age-te » (sorte de « kokyu-ho » en seiza très connu des aïkidokas) ou encore « tenchijin » et dont l’objet est à terme de modifier nos habitudes (ou mauvaises habitudes) d’utilisation du corps. Les « tanren » sont des exercices permettant de forger une structure corporelle grâce à l’application de divers principes tels que le relâchement musculaire, la souplesse du corps, l’utilisation de ses axes et du centre de gravité, la mobilisation du centre.
Ceux-ci confèrent alors au pratiquant des bases solides pour s’engager ou progresser dans une voie martiale. En effet, bien que l’Aunkaï soit une discipline à part entière (un « bujutsu »), cette dernière se présente un peu comme un socle commun à l’ensemble des pratiques martiales.
Pour rappel «tanren » peut se définir de la manière suivante :
- TAN : pour le forgeron c’est battre, marteler le fer et le tremper
- REN : pétrir, travailler la matière
A ce titre, une note dans l’ouvrage « BUDO » de Moriheï Ueschiba résume assez bien l’esprit de l’Aunkaï et nous renvoie à notre conception de l’aïkido :
« Le fer est plein d’impuretés qui font sa faiblesse, forgé il devient de l’acier, le voilà transformé en rasoir acéré. Une lame Masamune, empreinte d’une telle noblesse, est le résultat d’une forge continuelle; les êtres humains se développent de la même manière. Entraîner-vous les uns par les autres jusqu’à ce que toutes les faiblesses disparaissent, alors pour chaque coupe, pour chaque coup, votre technique sera parfaite. »
[Extrait page 62, Editions BUDOSTORE]
Un autre intérêt de l’Aunkaï est qu’il s’agit d’une méthode d’entrainement basée sur la pratique de « tanren » que l’on peut effectuer seul puis éprouver ensuite à deux avant d’envisager des applications plus libres.
Ce stage a donc été l’occasion de compléter notre recherche et de nous donner des pistes de travail, tout cela dans une ambiance studieuse et chaleureuse. Kiaz a su trouver les mots justes pour exprimer des concepts qui parfois nous échappent ou nous laissent perplexes.
En définitive, et peut-être pour rassurer les plus septiques, sachez il n’y a rien de magique ou de mystique dans tout cela, seulement des concepts subtiles qu’il est difficile pour ne pas dire impossible de trouver seul à moins de nous les faire toucher du doigt ; il nous appartient désormais de les travailler.
Je conclurai sur ces mots : « gambatte !!! »
Grenoble Aïkido & Disciplines Associées | Alan AUFFRAY, le 17/12/2013