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J’aime bien faire un compte-rendu suite à un stage, notamment quand celui-ci se déroule sur 2 jours consécutifs. Mais j’aime bien également lire et constater ce que les autres on en retenu. C’est pour cette raison que j’ai demandé si quelqu’un parmi mes élèves se sentait prêt à en faire un.

Voici donc le retour de la première journée écris par Lydéric. Merci à lui et bonne lecture.

Thématique du stage : bouger avec l’intérieur.

Samedi:

– échauffement avec déverrouillage articulaire et activation vertébrale

– conscientisation des fondamentaux: s’assoir, se tenir debout et marcher (maho – respiration-maho – marche maho)

– révision et approfondissements des tanren : shiko – tenchijin – shintaijiku

– approche de l’absorption et génération de force (push out et dérivés)

Dimanche:

– échauffement avec déverrouillage articulaire et activation vertébrale

– gestion de distance (lien et contrôle du partenaire)

– applications sur les attaques de base

– lever et abaisser ou dégainer et rengainer, ou comment utiliser l’ondulation pour déplacer et projeter son centre de gravité (age-te, sage-te)

CR d’un jeune pratiquant du stage intensif

Bonjour à tous,

Voici un petit retour concernant la journée du samedi de ce stage intensif.

Cela fait depuis Avril 2014 que ma pratique d’Aunkaï a commencé sérieusement et c’est lors d’une FI dans les Cévennes que j’ai fait la rencontre de Kiaz. Je fais désormais parti du Tateshi Dojo depuis février 2015 et pratique régulièrement depuis dans ce Dojo.

La journée du samedi : Retour aux bases.

Dès le salut, on est à même d’appliquer les principes, en position de seiza il nous faut apprendre à se lever sans avancer son corps en avant. On reste sur le même plan et on se lève par l’action d’ouverture de la hanche qui permet une élévation naturelle du bassin qu’on utilise comme un point d’appui pour continuer la montée en spirale (l’image de la main qui tient le tire-bouchon et qui vrille en débouchant une bouteille de vin est très semblable).

Après un échauffement articulaire et de libération des hanches, nous avons repris les bases de l’Aunkai qui sont : savoir se tenir debout, s’asseoir, marcher.

Se tenir debout et s’asseoir

 Pour cela l’exercice, du pendule où on se balance d’avant en arrière est intéressent. Le déplacement du corps en avant en arrière sensibilise les chaînes musculaires, nous fait prendre conscience des limites de notre équilibre et permet d’aborder la notion de se tenir debout sans aucun effort.

On y ajoute la notion de déplacement du centre de gravité qui devient le moteur de ce pendule. Puis on apprend à relâcher la « cravate arrière » (toute la chaîne musculaire des lombaires jusqu’à la ceinture scapulaire) et supprimer l’appréhension de se laisser tomber au sol comme une chute sans la moindre résistance ce qui entraîne un travail sur soi et la perception de son corps dans l’espace (ôter certaines habitudes de poser le genou avant comme dans l’apprentissage de la roulade arrière Ushiro Ukemi).

L’objectif est de maintenir la largeur du bassin sans rentrer les genoux vers l’intérieur afin de se sensibiliser sur l’arche qui est le « pilier » des positions de base de notre pratique.

Une fois cette liberté acquise nous ajoutons le contre poids avec les bras tendus lorsque l’on est à la limite du déséquilibre afin de revenir vers la position Maho.

Marcher :

Marcher dans la position Maho, consiste à projeter son centre de gravité sur son adversaire. Les deux partenaires se positionnent en Maho puis en garde opposé, on marche ; la connexion avec les paumes de son partenaire permet d’ajuster et de contrôler sa pression.

La difficulté de cet exercice réside dans la continuité de cette pression exercée et véhiculée par le contact des mains entre les 2 partenaires.

10478019_10203318089607332_5829931274103500318_nLa difficulté a augmenté quand Kiaz a demandé de « s’expanser » comme si on augmentait son volume intérieur, l’idée est d’imaginer que l’on est comme un ballon coincé dans un cylindre et que l’on va occuper tout le volume intérieur et que ce ballon est projeté entre nos bras sur le partenaire.

La différence est notable sur la réaction partenaire mais dès que l’on relâche cette pression le partenaire peut reprendre la main, son maintien requiert beaucoup d’énergie et de concentration.

Shiko : comprendre le déplacement du centre de gravité et des axes en latéral.

Tout d’abord nous avons libérer la zone des Kua (les plis inguinaux) en s’assaillant dans le bassin comme la position de départ des Sumo avant le début du combat les poings fermés touchant le sol.

Comme le groupe de ce stage avait que peu de débutant Kiaz a amené sous un autre axe de travail le Shiko. Au lieu de partir de la forme vers les « sensations internes », on a cherché à stimuler les sensations interne puis revenir vers la forme.

Avec un partenaire en face à face en mode miroir, les bras tendus main sur les genoux, on transfère son poids sur une jambe ce qui libère l’autre et on vient s’asseoir dans ses Kua, le partenaire exerce alors une poussée sur le tronc pour vérifier qu’il est bien posé et aligné dans son bassin. L’idée est de conserver l’alignement de la colonne et du bassin, ça n’est pas la jambe qui monte mais la montée du bassin qui va entraîner la jambe. Le bassin vient tournée autour de la jambe d’appui mais cette jambe ne se lève pas.

On complique l’exercice en effectuant la poussée sur le thorax, comme on est contraint avec les bras tendus, la seule solution pour absorber est de descendre dans ses Kua et de descendre son centre de gravité, la gestion du timing est primordiale.

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De retour seul, on cherche à transférer son poids d’un coté et de l’autre en conservant le bassin sur le même axe (parallèle au sol comme-ci on glissait le long d’une bar) puis initier le mouvement à partir du centre.

Ensuite, on déplace son centre vers un coté, on le maintient quelques secondes afin se ressentir et collecter ses sensations puis on relâche tout afin de laisser revenir le centre vers sa place originelle. On remarque qu’en réalisant cette opération naturellement le corps se retrouve plus bas qu’au départ.

Les bras tendus parallèles au sol, on maintient cette idée de transfert de centre de gravité, ensuite on imagine comme un flux qui part de la jambe opposée vers les extrêmités des doigts en formant une diagonale. Au fur et à mesure on ressent des picotements et une énorme sensation de chaleur, le témoignage que l’énergie circule bien.

On arrive petit à petit à minimiser le déplacement latéral visible de l’extérieur et on se dirige vers le fameux Shiko going deep montrer par Sensei plus facilement que l’on pouvait l’imaginer.

Naturellement, on a continué sur Shintaijiku et la conscience des axes.

Exercer un étirement vers le haut et le bas bras tendus, vriller autour de la colonne vertébrale dans un mouvement circulaire ce qui entraîne l’ouverture de la hanche et de la jambe. On avance la jambe en même temps que les bras se retrouvent parallèle au sol, on aligne le corps et les bras d’environ 45 degrés vers l’avant puis on ramène la jambe arrière. L’objectif est de créer le lien entre la ceinture scapulaire et pelvienne.

Je vous invite à regarder ici si l’explication n’est pas assez clair : https://aunkaibujutsulyon.com/2015/06/25/shintaijiku/ )

Le même mouvement est réalisé avec un partenaire qui exerce une contrainte sur la jambe arrière afin de vérifier que ça n’est pas la jambe qui musculairement revient au milieu.

Il est difficile de maintenir l’étirement des bras tout le long de l’exercice et on découvre que nos corps ne sont pas encore totalement libérés de nos contraintes. Les plus avancés effectueront l’exercice sur place dans plusieurs directions et dans un mouvement fluide et souple.

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Une petite pause à midi bien méritée dans une pizzeria arrosée de bons raisins français et de houblon bien frais nous remet d’aplomb pour la suite.

De retour au Dojo, on s’échauffe à travers Tenshiko qui apporte un regain d’énergie et une circulation importante quand on projette son intention et un relâchement complet.

Nous passons en position assise afin de décortiquer TenChiJin :  unir le ciel et la Terre dans l’homme.

En position de seiza, on travaille le tanren ce qui permet de se focaliser uniquement sur le mouvement de la partie supérieure et de la mobilité de la cage thoracique. La réalisation avec une contrainte d’un partenaire est tout autre et exige de la personne de garder « sa densité et sa fluidité » sans se raidir sinon cela conduit à la déstabilisation. Dès que l’on se focalise sur la pression du partenaire on perd le lien.

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(Je repense à une FI où Sensei nous avait montré que ça n’est pas parce que l’on ait saisi que l’on ne peut pas bouger bien au contraire.)

Le groupe repasse en position debout et on continue ce travail en conservant cette sensation d’essorage de la colonne et de circulation de flux « énergétique » qui suit les mouvements du tanren.

On enchaîne sur un autre exercice récurrent à l’Aunkai : le push out.

Les deux partenaires sont face à face à une distance d’une longueur de bras, jambes tendus et d’une largeur d’épaules.

L’exercice consiste à exercer une poussée d’un coté sur le partenaire en étendant les bras tandis que l’autre tente de contenir et absorber cette poussée. L’objectif est d’apprendre le principe d’absorption et de redirection de force. En effet si lors de la poussée il y a la moindre tension musculaire ou contraction le partenaire va l’utiliser à son avantage et on est sanctionné par un déséquilibre.

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Au fur et a mesure de la pratique de cet exercice, on arrive à lire les tensions présentes chez l’adversaire et à faire couler la force qu’il nous envoie de telle sorte qu’elle n’a plus aucun impact sur nous. Nous échangeons régulièrement de partenaire afin de se rendre compte que selon les personnes on a plus ou moins de faciliter à réaliser l’exercice et que les sensations acquises s’affinent.

La fin de cette journée s’achève autour d’un petit barbecue et d’un repos bien mérité, une autre journée nous attendait mais je n’ai pu y participer.

Je souhaite un grand Merci encore à tous mes partenaires et à notre Sempaï qui nous tire vers le haut, pour cette ambiance de travail et se partage qui nous apporte de nouvelles sensations et de directions de travail (et la bière la bouffe et le vin aussi ;-).

Un grand merci a notre Sensei pour le partage et la découverte de son art pleine de richesse humaine et d’apprentissage corporel.

 

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