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Interrogation d’un de mes élèves sur la pratique. Je vous laisse découvrir son article qui parle d’un sujet important dans n’importe quelle pratique.


Après vous avoir fait partager il y a quelques mois un article relatant ma première rencontre avec l’Aunkai à Villars les Dombes je souhaiterais aborder avec vous un autre sujet que peu oseront évoquer : l’Aunkai et les blessures.

Tout d’abord une précision indispensable afin d’éviter tout malentendu l’Aunkai est une discipline fabuleuse et mon propos n’est pas de la dénigrer en l’associant systématiquement à des blessures.

Néanmoins comme toute pratique physique, quelle qu’elle soit, il y a toujours un risque de se blesser.

Il m’apparaît que l’articulation qui souffre le plus est celle du genou. En effet, nombre de pratiquants en ont souffert à un moment ou à un autre. (Évidemment si vous ne vous entraînez qu’une fois par semaine, vous ne risquez pas grand-chose… Encore que…).

Cette douleur est souvent provoquée par une mauvaise exécution du tanren de base ; le maho qui consiste à s’asseoir en arrière. Un mauvais positionnement du bassin peut mettre un stress phénoménal sur les genoux.

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À cela s’ajoute bien souvent le souhait de descendre bas. En effet, qui n’a pas rêvé de pouvoir descendre tel Minoru Akuzawa et de se retrouver le buste droit avec les cuisses parallèles au sol voire plus bas. Seulement n’est pas Sensei Akuzawa qui veut ! D’ailleurs si j’écris Sensei ce n’est pas pour rien… Il est devant nous (et il y a un gouffre entre lui et nous, soyons tous réalistes et humbles).

Notre corps, sauf pour les pratiquants très souples (voire atteints de laxité) ou relâchés, n’ayant pas les aptitudes nécessaires au mouvement compense comme il peut et plutôt mal que bien… Ce qui veut dire un peu plus de stress sur les genoux notamment les ligaments car souvent alors que nous descendons nous voulons garder les pieds parallèles alors que naturellement les orteils s’ouvrent sur l’extérieur.

Que faire si une douleur apparaît ? La première règle est celle de la non douleur, il vous faut trouver une position plus adéquate (bassin et pieds). Comme je me plais à dire la douleur doit nous rendre intelligent… Ou pas, mais dans ce cas on prend à mon sens un mauvais chemin qui peut carrément nous empêcher de pratiquer, le slogan « no pain no gain » n’est pas adéquat ici. Notre corps nous envoie un signal que quelque chose ne va pas . Autant l’écouter, de toute façon il aura le dernier mot et il faudra composer avec lui jusqu’à la fin de notre vie.

De plus, on peut aussi tenir une position moins basse qui est plus en adéquation avec nos possibilités corporelles. D’ailleurs lors de stages il n’est pas rare de voir Sensei relever des pratiquants de quelques centimètres.

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Cela dit rien ne vous empêche de descendre plus bas si vous le souhaitez pour vous étirer plus ou améliorer votre souplesse mais à ce moment-là limitez-vous aux deux ou trois derniers mouvements. Mon enseignant (Kiaz) le fait souvent sur tenchijin, en descendant graduellement de plus en plus bas à chaque mouvement.
Actuellement je fais face à une douleur sur le tenchijin (le ten pour être encore plus précis) au niveau du trapèze gauche et du cou. Une consultation chez mon ostéopathe a pu me soulager pendant quelques jours mais la douleur est revenue.

Une instabilité de la scapula conjuguée à des tensions excessives du haut du dos et du cou sont très certainement la source ce cette douleur. La posture assise est passée par là…

Des automassages combinés à des exercices au poids de corps et des étirements sont ma thérapie expérimentale.

Expérimental car il convient de trouver les bons mouvements et la bonne combinaison. C’est un processus long mais aussi passionnant car c’est l’occasion de se plonger dans l’étude du corps humain et d’autres disciplines corporelles. Quand je vous disais que la douleur doit nous rendre intelligent (Ou au moins curieux) !

En outre, j’ai revu ma pratique du tenchijin en écartant moins les bras et en essayant de moins mobiliser mon épaule gauche tout en m’efforçant de garder mon omoplate basse pour limiter les tensions excessives.

Nos douleurs sont souvent le fruit de nos erreurs au sein de notre pratique. Il est normal que celui qui s’entraîne régulièrement fasse des erreurs, je dirais même qu’il est important de faire ses erreurs pour grandir (comme un enfant…). L’essentiel étant d’en tirer des leçons et d’apprendre à se connaître. Car c’est aussi (surtout ?) ça l’Aunkai apprendre à se connaître.

Enfin il convient de souligner que les enseignants ont aussi un rôle très important à jouer. Corriger les erreurs de leurs élèves pour anticiper /soulager les éventuelles douleurs.

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« L’Aunkai, un art martial où le pratiquant avance sur son chemin tout en essayant de garder son équilibre… »

Pour conclure il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne pratique, bons tanrens à tous !

Stéphane Varé

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