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Officiant régulièrement sur les différents fora de Kwonn.Info, je suis tombé sur une question posée par « Pascal », un habitué notoire, qui m’a fait pencher sur les raisons pour lesquelles j’ai plongé la tête baissée dans cette discipline toute nouvelle, dans la voie d’Aunkai.

« Une question iconoclaste compte tenu de l’enthousiaste visible des adeptes de la méthode.
Qu’est ce qui est spécifique de l’Aunkaï . Autrement dit, qu’est ce qui t’a convaincu de prendre ce chemin au démarrage. Juste la qualité de ce que tu as vu chez les élèves ?  »      (Pascal)

A la lecture de ces deux questions, les paroles d’Akuzawa me sont revenus en mémoire ;

« Les choses que j’ai découvertes ne sont pas enseignées dans les livres. Ce sont des choses que mon corps m’a enseignées, que j’ai découvertes dans ma chair. Chacun avec son corps peut développer et découvrir en soi les mêmes choses. C’est l’occasion de découvrir ces choses que je propose. C’est ainsi que sont nées les écoles en Kenjutsu, Jujutsu, etc… L’essence n’est pas dans la forme mais dans la modification de l’utilisation du corps. C’est un travail austère, c’est sans doute pourquoi le nombre d’élève n’explose pas! (rires) »

A la vue des capacités de ses élèves, on découvre que celles d’Akuzawa senseï ne sont pas le résultat d’un talent inné mais au contraire ceux d’un travail réfléchi et ordonné, permettant une utilisation optimale de son corps avec l’obtention des résultats inespérés.


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Une autre particularité du travail d’aunkaï consiste à faire prendre conscience du lien qui existe entre chaque partie du corps et d’apprendre à augmenter l’efficacité du mouvement par leur interaction. Il est étonnant de voir à quel point les gens n’ont pas de réelle conscience de leur corps, même quand il s’agit des pratiquants d’AM’s, en tout cas d’une très grande majorité d’entre eux. Et restant dans le cadre martial, la lacune ne se situe pas seulement sur la perception corporelle propre mais également de celle de son partenaire, de son adversaire, alors que parmi les composantes d’une pratique, on dénombre le partage, le combat. Si l’adversaire est fort il ne s’agit pas de chercher à l’être encore plus que lui mais à absorber cette force. La recevoir et la retransmettre; Akuzawa aime utiliser l’expression de « recycler » et je trouve que cela donne bien l’image de cette intention, de ce travail.

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La spécificité d’Aunkaï réside donc dans la compréhension de l’essence du mouvement. Il faut transformer son corps de façon à ce qu’il ait intégré des principes qui lui permettent de s’adapter instantanément à toute situation en se mouvant de la façon la plus efficace possible.
« La technique n’est qu’une expression d’un corps dont l’essence est le bujutsu. (…) Pour moi le bujutsu n’est pas un ensemble de techniques mais un état du corps. Une fois les principes intégrés les techniques jaillissent spontanément car le corps est capable de s’adapter instantanément. »

Voici donc la réponse à la deuxième question.

C’est en lisant cette phrase que j’ai eu cette prise de conscience, si toute fois on peut l’appeler comme ça, et je me suis lancé dedans. L’interview d’Akuzawa paru dans la revue DRAGON du mois de mai 2007. Cela va faire donc trois que je m’entraine quotidiennement aux tanren d’Aunkaï et je ne me suis jamais autant sentis stable, fort et surtout conscient de mon corps et je ne suis qu’au début de la pratique.


A la relecture de mes réponses, je me rends compte que je n’ai point surligné la puissance d’Akuzawa, ses frappes sont tout simplement dévastatrices.
L’utilisation optimale de son corps lui procure une force insoupçonné ! Malgré son petit gabarit et ses 65kg tout mouillé, il s’accroupit et se relève sans aucun effort avec un mec beaucoup plus lourd que lui sur le dos. Pour l’avoir essayé, et ça à plusieurs reprises, je peux vous affirmer que ce n’est pas donné à tout le monde. Les prétendants ont tous finsi le cul parterre, moi y compris.
L’utilisation de l’aïki, bien qu’il n’aime pas ce terme et qu’il ne l’utilise pas, est impressionnante. La façon dont il vous saisie vous paralyse littéralement et il vous projette avec une facilité déconcertante.
Mais sa plus grande force, qualité devrais-je dire, réside dans la façon dont il se donne aux autres à travers l’enseignement qu’il prodigue. Sa disponibilité, sa gentillesse et son enthousiasme sont contagieux à outrance.

C’est surement les raisons pour lesquels j’ai signé un « chèque en blanc » tout de suite…..

minoru akuzawa

…mais certains dirons que c’est avant tout une question de feeling.

Les propos d’Akuzawa senseï, proviennent de l’interview réalisé par Léo Tamaki

 

 

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