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20161024_135027Quand on rencontre maître Akuzawa pour la première fois, on s’en souvient. Et ça, même si on a décidé de ne pas le suivre. Il ne laisse pas indifférent. On est impressionné par sa puissance. Par sa façon de bouger. Par ce qu’il dégage.

D’allure bon enfant, il se tient devant vous, l’air un peu tendu voir un peu gauche. Mais tout en lui vous parle, sent le plein. Et quand il montre une application y a plus de place au doute ni à la critique.

Oh, oui! l’expression de sa puissance m’a impressionné et la simplicité de sa méthode m’a séduite. Qui ne croirait pas en un rêve? Faire des exercices simples, des tanren comme on peut les découvrir, donnant un corps puissant et capable d’exprimer la puissance interne. Surprend. Interroge.

Au fond de moi, je savais que ce n’était qu’un fantasme mais j’ai adhéré dès le premier jour à tout ceci car, le deal proposé était à l’inverse de ce qu’on trouvait ailleurs. Point de technique secrète, point de formes longues et complexes et pas de multiplication de techniques. Seulement un entraînement rigoureux aux tanren (exercice solo) supposant la capacité de changer notre corps et de modifier notre utilisation corporelle.

Alors, oui j’ai levé les bras au ciel et les ai écartés comme au début du tenchijin. Mon entrainement à commencé ainsi seul au début , dans la nature, pendant des mois. Ces keiko solitaires étaient complétés par des stages avec le maître lors desquels il m’apportait des corrections en me laissant seul devant les éléments, ma foi mon propre défi.

Les années ont passé, une « formation instructeur » fut mis en place pour développer l’école Aunkai en France. Beaucoup ont intégré le cursus. Peu sont restés.

Jamais je n’aurais cru à l’époque que ces exercices aux formes courtes et simples contenaient en eux le cœur des koryu. Qu’ils étaient l’entraînement indispensable à l’acquisition de la puissance interne! Et que, fait correctement et régulièrement, donnaient des résultats tangibles, car ils contenaient en eux les principes et les critères de base commun à tout entraînement interne.

Principes dont les assemblages, intégration, proportion et utilisation diffèrent simplement par  le génie propre à Akuzawa. Génie, car il a su voir chez les maîtres dont-il a suivi l’enseignement, l’application de ces principes et il les a compris. Extrait de leurs contextes techniques et rassemblés selon sa conception . Puriste. Laissant au corps la liberté de s’exprimer pleinement ou entièrement .

Avec les tanren,  » la forge corporelle » permet de construire un corps fort, souple tout en apprenant à effacer les tensions, à faire disparaître toute raideur.

Les tanren permettent également de sentir l’existence du centre, du tanden, sur lequel on20161024_135002 peut lire pleins de choses. Tout et son contraire. L’enseignement du maître Akuzawa nous apprends à nous tenir debout, à nous asseoir et à marcher.  A être présent dans chaque geste.

Un maître exceptionnel, qui finalement nous pousse à devenir notre propre maître, et à « trouver en soi le chemin pour continuer à avancer librement »

J’ai encore beaucoup, énormément du travail à fournir pour arriver au dixième de ses capacités. Mais j’ai compris au fond de moi que mon corps s’est réveillé, c’est ouvert à la force interne, grâce à son école et à ses tanren.

Les tanren ne sont rien d’autres qu’un entraînement à la puissance interne.

Les photos des Niō (仁王) ont été prises au temple de Hannyasan Hôshô-ji.

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