J’apprécie par-dessus tout m’entraîner en extérieur, au plus près de la nature et cela qu’importe la météo. Le stage que je viens de donner à Montauroux (83440), organisé par le Training Défense Club s’est déroulé dans cette optique et m’a comblé à tous les niveaux.
J’ai déjà eu l’occasion de croiser Jean-Max, Mario et Georges, les yoseikan-boys comme nous les appelions, sur un séminaire d’Akuzawa senseï. Et c’est avec un grand plaisir que j’ai accepté de donner un stage à leur demande.
La période estivale ne présageait pas beaucoup de participants, c’est avec surprise que j’ai retrouvé une dizaine de participants, dont trois monégasques, motivés, ayant répondu présent à l’appel donné par Jean-Max.
Avec des pics de température de presque 42° la matinée consacré aux tanren d’Aunkaï faisait transpirer à grosses goutes chacun d’entre nous. Il n’empêche qu’aucune plainte ne fut enregistré et tous ce sont appliqué à travailler en profondeurs les tanren, un à un.
La progression était calquée sur la complexité de chacun d’entre eux et surtout de l’intensité d’exécution demandé. Alors, pour résumé et pour servir de support de révision aux participants de ce stage voici le contenu de la matinée :
- Long échauffement mettant l’accent les membres inférieurs et étirement de toutes les chaînes musculaires
- Ashi-age ; levé de jambe.
Un travail du jujiko (de la croix) en avançant. L’extension des bras à l’horizontale de chaque côté du corps permet de ressentir une tension formé au niveau du sternum et de la jointure des omoplattes. La pression et l’abaissement des épaules, de la cage thoracique vers le bas provoque une deuxième tension et la mise en place d’un autre juji au niveau des hanches.
- Maho ; la position de cavalier.
Précédé par le travail du pendule qui permet de trouver son point de rupture de l’équilibre. C’est au moment de la rupture de celui-ci lors de la flexion du corps en arrière qu’on s’assoit littéralement en maho tout en étendant ses bras vers l’avant pour garder l’équilibre.
Des variantes du travail à deux, de face et de dos en permis de survoler cette position quelque peu inconfortable.
- Shintaïjiku statique ; une mise en mouvement des juji, où le corps connecté bouge d’un bloc.
A l’instar des rouages d’une machine la juji supérieur (partie haute du corps) entraîne à l’unissant le juji inférieur (situé dans les hanches). Le tout permet un essorage de la colonne vertébrale par l’action de torsion inversé des deux blocs solides du corps humain : la ceinture scapulaire et la ceinture pelvienne.
- Shitaïjiku en mouvement :
Avec l’idée d’alignement des axes, de présence de l’esprit dans le mouvement, dans l’action plutôt, en mobilisant les sensations sur les bras qui « prennent » contact, entraînent, perturbent la structure de l’adversaire.
- Shiko ; et le travail des connections des différents membres opposés et des axes latéraux.
Le mouvement du corps entraîné par l’extension de l’avant bras tire la jambe opposé par le fait d’une liaison consentie, entraînant un basculement latéral du corps d’un côté pour revenir se « rassembler » par l’action des hanches, de fermeture des kua.
- Tenchijin ; un concentré de tanren.
Il comprend à lui seul le travail dans les six plans de l’espace ; haut-bas, avant-arrière, gauche-droit. Le tout dans un état de connexion corporelle constant. La structure est mobilisée et maintenue tout le long de l’exercice. La bonne exécution de ce tanren nécessite une bonne compréhension du jujiko et une bonne maîtrise de maho (souplesse des chevilles, des genoux et surtout de la hanche)
Une de richesse de Montauroux réside dans sa géographie et nous avions eu l’occasion de passer l’entraînement de l’après-midi à l’ombre des chênes aux abords dela Siagne. Prèsd’une piscine naturelle qui nous rafraîchissait entre les séquences de travail à deux.
La notion de « frame training », à été poursuivie avec le travail au bâton, issu desexercs de la lance de Xing Yi et des tanren de Sagawa.
Il s’agissait, partant de la position jigotaï, de donner un coup d’estoc avec le bâton dans l’idée de piquer avec une lance. La main arrière tenant le bout du bâton « posé » dans la main avancée, il fallait par un mouvement de torsion du corps et du poignet « lancer » l’estoc loin devant soit en étendant les bras.
Le travail d’absorption et de génération de force ne fut pas oublié et des séquences de push-out furent longuement travaillées. Suivis par d’autres exercices de travail de et sur la structures en position statique comme en déplacement, avec des tests et changement constant de partenaire.
La sensibilisation sur l’alignement correct du corps à été testé et à bien permis de faire sortir la notion de « corps unifié » où l’utilisation des muscles passait loin derrière.
Pour terminer, je souhaiterais remercier tous les participants de leur bonne humeur et de leur investissement dans ce stage. Et tout particulièrement Jean-Max sans qui cette aventure n’aurait pas eu lieu.