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pierre 2Quand j’ai ouvert mes cours y a plus de trois ans à Villars les Dombes, je les fais dans le cadre d’un club où je continuais encore à faire venir d’autres instructeurs, experts dans d’autres disciplines, pour continuer à élargir mes expériences.

Mais la maturité dans ma pratique d’Aunkai, modeste car je ne suis qu’au tout début d’un chemin que j’espère le plus long possible, ma fait prendre conscience que tout ce que je cherche dans un art martial est contenu dans l’école de sensei. C’est une raison pour laquelle j’ai décidé de changer et « d’ouvrir » un dojo.

Ouvrir un dojo dans une salle municipale n’est qu’un symbole mais comme tout symbole celui-ci est emprunt de sens. Et le sens de mon dojo c’est ma pratique.

Mes élèves, qui pour leur grande majorité participent aux FIA (formations intensives d’Aunkai) ont comparé mon expression dans la pratique à l’élément « terre »  à l’inverse d’un de mes frère d’armes qu’ils ont qualifié d’élément « air ».

C’est cette comparaison d’abord interrogative puis humoristique tourna à des boutades qui m’ont donné un surnom lors des keiko au sein du dojo: le menhir. Menhir car « impossible » à bouger et parce que lourd comme une montagne.

J’ai donc décidé de rendre hommage à mes élèves en nommant mon dojo Tateishi.

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Tateishi Dojo 建石 道場 se traduit par le dojo de la grosse pierre brute. Le nom qui se rapprochait le plus vu qu’il n’y a pas de menhirs au pays du soleil levant.

Mais cette appellation ne se résume pas simplement par « l’école du menhir »  ou à « l’école des menhirs » comme on rigole lors des troisièmes mi-temps un verre à la main.

Il nécessite une lecture plus profonde. En effet tateishi sous entend une pierre brute, avec une notion de minerais noble, qui attends à être exploité, travaillé. Et c’est là que lien avec le tanren prend toute sa signification.

Dans tanren 鍛錬  (Japon) on trouve 金 le signe du métal alors qu’en chinois on trouve duanlian  锻炼. Dans le 2è on trouve 火 qui est le signe du feu,   東 est pareil que 东 (c’est la version simplifiée lors de la révolution culturelle) Du coup en chinois on trouve bien le métal et le feu de la forge (du sabre) où il s’agît par une lente et assidue répétition de forger le corps par la pratique du Bujutsu.

Dans tateishi 建石, 石 est bien la pierre eta le sens de construire, ériger.  Ce qui reviendrait à « ériger la pierre » (bâtir, créer, fonder) où il s’agît de façonner une roche brute par l’élimination contrôlé des matériaux.

On voit bien à la lecture de ces deux termes que la démarche est similaire, que l’investissement dans la pratique est tout aussi profond et qu’elle tends à rester la plus proche de l’enseignement traditionnel reçu.

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Merci à Mayuko san pour la calligraphie et à David san pour les précisions et la lecture des kanji.

Et merci à Akuzawa sensei pour son enseignement.

 

 

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